INTRODUCTION
VALEURS ESSENTIELLES DU
JUDAISME
Ou la Bible démystifiée
» La beauté de la Thora est comme une belle princesse qui n’apparaît que furtivement à sa fenêtre. Rien que celui qui l’aime à la passion sera capable de la voir. »
ZOHAR Le livre des lumières
« Judaism is a portable suitcase built to preserve the culture, values, laws, ethics, history, tradition, language, aspiration, a connection to a higher power, the way of life of the dispersed native nation of Judea »
Rudy Rochman, Columbia University
INTRODUCTION
Observé par la lorgnette du médecin Juif que je suis, la vie communautaire juive semble passer à coté de l’essentiel et c’est pourquoi j’aimerais donner ma propre façon de voir les valeurs essentielles du judaïsme.
Sans avoir jamais pratiqué la religion juive selon les préceptes établis par les rabbins, je suis malgré tout fort sensible aux messages contenus dans la bible.
Je n’ai pas approfondi l’étude des textes sacrés, ce qui me donne une certaine naïveté par rapport aux textes et me permet de faire des commentaires sans à priori.
Qu’on ne comprenne pas mal les réflexions qui vont suivre. Elles ne sont pas faites pour détruire les valeurs auxquelles tiennent des milliers de gens, et pour lesquelles des milliers de gens sont morts, afin de préserver leur foi.
Non, la raison principale qui motive cette réflexion est d’entamer un dialogue constructif avec tous ceux qui sont intéressés par le peuple Juif et sa contribution à l’humanité.
Mais aussi avec les Juifs religieux orthodoxes, afin de susciter des idées inspirées par la bible elle-même. Je pense aussi aux jeunes, dichotomisés entre la réalité angoissante et à première vue incompréhensible de tous les acquis scientifiques, et les pratiques religieuses entièrement anachroniques et en porte à faux avec la vie moderne et les cultures voisines. (suite…)

3 LA RELIGION
Comment peut-on définir une religion ?
La religion est un code de conduite qui est spécifique à un groupe. Erich Fromm dans son livre » Avoir ou être » considère que ces codes de conduites peuvent exister en dehors de toute dévotion à un dieu comme ceux qui avaient cours dans les pays communistes.
D’après Maimonide dans le guide des égarés, la religion a une fonction. D’après Maimonide la fonction de la religion est de sauvegarder la paix. Autant dans les ménages qu’entre tous les hommes.
En partant des faits on peut observer (suite…)

4 LA PRIERE
L’interdiction de représenter Dieu tel un homme ou un animal avait probablement comme but d’éviter l’anthropomorphisme, et d’éviter qu’on aborde les lois qui régissent la vie comme on aborde un homme, avec tous les abus qui en découlent, comme par exemple l’immolation des enfants par les idolâtres primitifs.
Malheureusement quand on lit les prières faites par les rabbins (et nota bene traduits ensuite par les prêtres chrétiens et aussi repris par le coran), aussi poétiques et sages qu’elles soient, ces prières grouillent de concepts anthropomorphes, qui sont en fait en contradiction flagrantes avec le message premier de la bible. (suite…)

5 LA MEDECINE
La bible abonde de règles médicales encore toujours d’actualité et est étonnament moderne dans des cas de figures tels la mère porteuse. Il est un épisode dans la bible ou Rachel, la femme de Jacob est dans l’impossibilité d’avoir des enfants. Ce sera la servante Bilhah qui portera l’enfant et qui accouchera entre les jambes de la femme de Jacob pour lui remettre symboliquement le premier de ses 12 enfants : Dan. Les relations par rapport au sexe tels qu’ils sont relatés dans cet épisode sont d’une étonnante modernité et humanité. (suite…)

6 LA JUSTICE
Theo Klein dans son livre « Libérez la thora » nous rapelle en long et en large l’importance de la justice dans les textes de la bible.La justice du roi Salomon est connue de tous et durant l’age d’or de la communauté juive en Espagne le métier de juge pratiquée selon les critères de la bible hébraïque par des juges juifs avait force de loi. (suite…)

7 LES SACRIFICES
Une notion importante dans la bible est la notion de sacrifice. L’objet principal du temple de Jérusalem était de sacrifier des animaux.
Et effectivement la vie est impossible sans sacrifice. La vie se nourrit d’autre vie. Mais au lieu de commettre le sacrifice animal dans un but bassement animal de nutrition, le sacrifice a lieu dans un endroit sacralisé afin de bien réaliser que rien sur terre ne se fait sans sacrifice.
Non seulement la vie des animaux est sacrifiée. Une partie de la récolte est sacrifiée (la terouma, ou l’interdiction de couper le blé dans les coins des champs ou de ramasser les épis tombés par terre. Ils sont destinés aux pauvres), et une partie des terres est sacrifiée (le jubilé, ou le retour de la terre à son propriétaire après 50 ans ), et une partie du temps de récolte est sacrifiée (l’omer, ou bien année sabbatique ou les terres doivent rester en friche). Et une partie de sa fortune est sacrifiée (la tsedaka ou charité).
Mais la perte du temple a empêché le sacrifice d’animaux, et la perte de la terre a empêché le sacrifice de la récolte.
Et le recueillement au temple 3 fois par an pour les sacrifices a été remplacé par un nombre croissant de prières, au point de transformer le Juif de diaspora en moulin à prière qui déverse son quota de prières de façon mécanique sans réfléchir au contenu, et sans agir en conséquence.
La seule façon aujourd’hui de garder en honneur l’esprit du temple de Jérusalem, n’est pas en priant du matin jusqu’au soir.
Mais c’est en mettant en pratique l’esprit du sacrifice: (suite…)

8 LE BIEN ET LE MAL
Les notions de bien et de mal sont des notions fort controversées. Ce qui distingue l’homme de l’animal d’après la bible est la possibilité de juger du bien et du mal. Cette possibilité met l’homme à l’égal des Dieux (sic !) (dans le sens Elohim (les anciens dieux qui font peur, ceux qui ont tout créé). D’ailleurs dans la phrase ayant trait à la possibilité de juger du bien et du mal il est dit littéralement : ceci met l’homme à l’égal de nous (Elohim au pluriel)
C’est Dieu qui décide de ce qui est bien et de ce qui est mal. Le premier » bien » décrit dans la bible est la création de la terre et tout ce qu’elle comporte. (…et Dieu vit que c’était bien….). Il est donc bien de créer.
Le premier mal décrit dans la bible est la nudité.
Le sentiment de gêne de la nudité fait partie des caractéristiques sexuelles secondaires acquises pendant la puberté. L’inhibition est une des fonctions principales des deux hémisphères cérébrales de l’homme. Cette inhibition s’estompe d’ailleurs grâce à l’effet de l’alcool.
Mais est-il mal d’être nu? (suite…)
