2 lois présentes dans les 10 commandements se mettent en pratique avec beaucoup de finesse et sont souvent interprétées comme de la superstition alors qu’il s’agit de sagesse orientale en porte à faux avec la culture occidentale.
Il s’agit des notions de » lachon harâ » (la mauvaise langue) et de » ayin harâ » (le mauvais oeil).
La première notion est bien entendu l’interdiction du blasphème et par extension populaire le risque de malédiction.
Il est évident que la malédiction n’entraine pas le malheur de ceux qui sont visés par l’intervention du surnaturel, mais que le colportage de ragots peut tuer quelqu’un par la pression sociale.
L’interdiction de colporter des ragots (la mauvaise langue) même si l’intention en est honnête est donc prohibée. Le journalisme est donc une activité fort contestée par la bible. Et par la force des choses ce n’est pas Moïse qui raconte la sortie d’Egypte, mais c’est Dieu qui dit à Moïse de raconter. Et comme la parole de Dieu ne peut être contesté, ce qui est dit dans la Bible ne peut être un ragot…
La deuxième notion est moins bien comprise en occident. Le » mauvais oeil » est l’oeil de l’envieux. Et l’interdiction d’envier le bien d’autrui est une interdiction majeure qu’on retrouve dans toutes les lois défendant la propriété privée. Sauf que le viol de la propriété privée ne mérite pas la mort. Seulement une réparation équivalente.
Afin de protéger les personnes contre les yeux des envieux la modestie est de mise.
De là l’expression yiddish qui suit chaque compliment : kein ayin harâ (pronnoncé kanainehore) ce qui signifie » aucun oeil mauvais « . De là aussi la tradition d’associer chaque joie à un petit malheur comme le verre brisé pendant la cérémonie du mariage. Et aussi la tradition de garder une partie du domicile sans finition.
Cette tradition vient du besoin psychologique d’éviter le ressentiment chez une personne envieuse grâce à la persistance d’un défaut qui désamorce le ressentiment.
Cette tradition se retrouve aussi dans le fameux humour juif qui arrive à rire de ses propres défauts.
Cet état d’esprit est en opposition avec l’esprit Héllène de la perfection qui doit être montrée à chaque instant. Dans les maisons occidentales la partie la plus belle se trouve à l’extérieur, dans les demeures orientales la partie la plus belle se trouve à l’intérieur.
Cette tradition est partagée avec les Musulmans qui l’ont malheureusement détournée en appliquant ces idées nobles d’une façon idolatre. La modestie à l’extrème imposée dans les sociétés Arabes ont étouffé la beauté. La peur de l’idolatrie (elle même le témoin d’une croyance aux idoles) a ainsi freiné le développement de l’image. La peur du mauvais oeil a enfermé les femmes Arabes dans les voiles et les harems ou elles doivent être battues selon les indications du coran.