De nombreuses traditions Juives correspondent aux préceptes de l’ancienne Egypte.
Un exemple est la défense de mutilation des corps après la mort, qui est basée sur le concept de résurrection. Concept qui a motivé la construction d’énormes pyramides afin de protéger l’intégrité corporelle des défunts importants.
Quoique les Juifs n’allaient pas jusqu’à momifier les morts (le corps devant retourner à la terre), Joseph a été momifié et ramené d’Egypte pour être enterré en terre sainte.
Et quand on y réfléchit, finalement résurrection il y a, grâce à la préservation du corps et grâce à l’écriture. Pas dans le sens simpliste des justes qui revivront, mais dans le sens de la préservation des grands hommes dans la mémoire collective. Mémoire accentuée chez les Egyptiens grâce à la momification et aux écrits. Après des milliers d’années nous sommes encore aujourd’hui capables de connaître la vie et les souffrances des morts de l’ancienne Egypte, rien qu’en étudiant leur dépouilles avec des méthodes de diagnostic modernes, et en lisant les hiéroglyphes. Une des pires injures employée dans la tradition juive est l’effacement de la mémoire (que son nom soit rayé! » Yemar chemoy « )
Finalement, l’ancêtre commun de tous les Juifs, Abraham, revit éternellement de génération en génération dans la mémoire collective des Juifs. Sa vie est comme une métaphore de tout ce qui advient au peuple Juif: il ne tient pas en place, il détruit l’ordre établi des idoles, il doit cacher l’identité de sa femme Sarah pour échapper aux persécutions en Egypte, il pratique la première circoncision, il sacrifie une chèvre au lieu de sacrifier son fils. On retrouve le caractère d’Abraham dans le caractère de la plupart des Juifs.
Il est important pour le vécu de réaliser qu’on est un chaînon dans une longue chaîne de vie. Alors que le chaînon n’apparaît qu’un bref instant, la chaîne persiste. Ou comme le disent les Arabes, la goutte d’eau passe, le fleuve persiste. La fleur apparaît, s’épanouit et puis meurt, l’arbre persiste.
L’individu passe, le peuple persiste.
Aujourd’hui, beaucoup de gens ne voient que leur propre individualité comme une entité et leur mort personnelle comme la fin de tout. Ce qui justifie l’assouvissement de tous les désirs et de tous les plaisirs, car on aura eu que ce qu’on a eu. Cette attitude peut engendrer beaucoup de souffrances car l’éphémère plaisir est suivi d’un vide qui est toujours plus difficile à combler. On essaiera de le combler avec de l’alcool, de la drogue, de la violence, de la convoitise, rien ne comblera le vide.
Par contre si on situe sa propre vie en fonction de sa famille et de son peuple (son patrimoine génétique), la vie ne s’arrête pas à la mort, mais perdure dans l’épanouissement de sa famille et de son patrimoine génétique. C’est là que réside l’importance de la sensation d’appartenance à un groupe, à une famille, l’importance du sentiment ressenti comme sensation d’amour.
Les rites du deuil favorisent ce sentiment d’appartenance, et la semaine (chiva) passée obligatoirement à domicile favorisant les visites de la famille et des amis aident à passer le cap difficile de la perte d’un cher.
Est-ce que la défense du patrimoine génétique ne serait pas le premier but de tout être vivant? On observe dans la croissance de tout être vivant une compétition avec d’autres patrimoines génétiques et un développement comparable à la dynamique des enzymes. C’est à dire une croissance exponentielle jusqu’à un plateau dépendant de la compétition suivi d’une régression quand le substrat vient à manquer. Et c’est là que le plus apte survivra. Une simple colonie de bactéries mourra quand il n’y aura plus de substrat. Par contre les organismes qui apprennent à se prémunir à la génération suivante permettront leur survie à celle-ci. Le bel exemple des fourmis et des abeilles. Obéissent elle à des préceptes religieux? Si une abeille sachant parler et écrire aurait codifié l’instinct qui pousse l’abeille à nourrir la reine, à défendre la colonie et à butiner sans arrêt, on l’aurait peut-être appelé Moïse…
Il est paradoxal que c’est la mort qui permet à la vie de continuer. Un être vivant ne peut s’adapter aux conditions continuellement changeantes de son environnement. Cet être vivant serait terrassé par les rayons cosmiques, les infections virales, les intoxications, pour ne citer que quelques causes d’agression de son système génétique. Par contre dès que le patrimoine génétique s’adapte à son environnement par le renouvellement sexuel de chaque génération, le patrimoine génétique original est non seulement sauvé, mais enrichi à la prochaine génération. Ceci sera probablement l’argument majeur contre le clonage reproductif qui en principe n’est pas interdit par l’éthique juive..
JEWISH BLUES
Hello ma chère Kitty
Je t’envoie ce pli
Depuis la caserne
A l’ombre gris terne
D’une grille dans la nuit
Le convoi de la mort
Nous attend dehors
Départ pour Treblinka
Au revoir ma chère Sarah
Tes cheveux sont si doux
Jewish Blues
Moishele dors
Jewish Blues
Demain quel sera ton sort ?
Dors Moishele dors
Le tonnerre du bogie
Sur l’acier de la Ruhr
Les cris du petit Yummi
Rendez-moi ma Mamy
J’ai peur dans la nuit
Le convoi de la mort
Arrive dans le noir
En gare de Treblinka
Au revoir ma chère Sarah
Tes cheveux sont si doux
Jewish Blues
Moishele dors…
W.Lip (www.williamlip.wordpress.com)
5/5/’95
pour écouter la chanson: https://youtu.be/_Ffz9sOjyzo
Aujourd’hui le 14 shevat, c’est le jour anniversaire de la mort de ma mère. Mes responsabilités professionelles m’empêchant de réciter le kadish des orphelins devant un miniane, je me permets d’espérer ce jour ci, comme le souhaite le kadish, la paix dans les esprits et entre tous les hommes au nom de ce qui a toujours été et sera toujours et nous permet d’exister
Merci au miniane de lecteurs accasionnels